Les autorités sanitaires françaises ont du mal à se mettre d’accord en ce qui concerne le « joint électronique » et à l’appellation de certains liquides de cigarette électronique fait à partir d’une molécule du cannabis.
Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments de la douleur et du système nerveux centralà l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament), à qui la question a été posée, s’inquiète de de voir de plus en plus ce genre de produit sur le marché et que pour elle « ce composant du cannabis n'est légal chez nous que sous forme de médicament »
Le ministère de la Santé, quant à lui, a un opinion inverse en affirmant que la vente de ces produits « apparaît comme légale" car il s'agit d'une dérogation à la législation.
Cette dérogation à ce principe d’interdiction existe afin de permettre l’utilisation du chanvre à des fins industrielles et commerciales, notamment dans l’industrie textile, automobile, dans les marchés du bâtiment, de la papeterie, de l’oisellerie et de la pêche, des cosmétiques, de l’alimentation humaine, en jardinerie
Il est composé en majeure partie de chanvre. Celui-ci contient du THC, ce qui apporte des effets psychotropes. Mais il contient aussi du CBD, une molécule dite "cannabinoïde", qui est parfois utilisé à des fins thérapeutiques en guise d'anxiolytique (utilisé contre l’anxiété), d’anti-douleur dans certains médicaments, et c’est pourtant bien cette même molécule qui se retrouve dans les produits commercialisés en France.
Contrairement à son principe actif le THC, le CBD joue sur la vigilance mais ne provoque pas d'effets de défonce
En France, la législation interdit de vendre des produits comportant plus de 0,2% de THC, (selon la législation c’est la plante en elle-même qui doit avoir une teneur en THC inferieur à 0.2%)
En revanche, certaines variétés de cannabis ou de chanvre, dépourvues de propriétés stupéfiantes, peuvent être utilisées à des fins industrielles et commerciales.
Les fabricants d’e-liquide ont profités de ce flou juridique pour s’immiscer dans le développement de ce genre de produit ce qui explique tout ce capharnaüm.
D’après le retour fait par des consommateurs, ceux-ci constatent un léger effet de détente après avoir vaporisé leur « e-joint », et pourtant aujourd’hui encore aucun effet psychoactif n’a été identifié pour le CBD.
"Ses effets psychoactifs sont encore mal connus, bien qu’on lui prête des effets sédatifs", reconnaît le ministère de la Santé qui en contre partie à quand même lancé des contrôles afin de s’assurer que les marques ne profitent pas de cet engouement pour faire l’apologie du « cannabis » car cette pratique est clairement illégale.
Tout ce flou juridique que cela apporte est accompagné aussi d’un flou scientifique
En Suisse, une étude a été menée sur le sujet et les chercheurs en ont conclu que la molécule n’avait pas, en elle-même, de propriétés addictives.
Mais la question qui se pose encore c’est : « Est-ce que le CBD pourrait procurer l’envie de fumer du cannabis » ?
Ce que l’on sait aussi, c’est que le CBD a été retiré de sa liste des produits dopants par l’agence international anti dopage.
Dan Velea, psychiatre addictologue, pense qu’on pourrait tout à fait découvrir que le CBD est un moyen palliatif de se sevrer du cannabis mais qu’aujoud’hui rien ne permet de l’affirmer ou de l’infirmer, mais qu’il y a aussiun risque que les consommateur de CBDse remettent à utiliser du cannabis contenant du THC, et que le CBD agisse comme un «produit de passerelle» pour les nouveaux utilisateurs.